Le poste zéro l’émission qui réfléchit les miroirs brisés.
Qui sauve une vie sauve l’humanité.
Ce n’est pas de moi, c’est un extrait du Talmud. Moi qui cite un livre « religieux » c’est assez rare pour être souligné. Mais là où je souhaite arriver, cela se justifie.
Si l’on sauve l’humanité avec une seule vie sauvée, alors
Qui ôte une vie tue l’humanité.
Voilà bien le nœud de tout mon problème du jour.
Malgré les célébrations éparses, et les initiatives individuelles, je n’ai pas constaté de grandes célébrations nationales autour d’un sujet qui semble pourtant être essentiel.
Lors des attentats de Nice, il y eut des célébrations, des anniversaires pour ne pas oublier l’horreur. Ce fut retransmis sur des télés, ce fut même l’occasion d’un grand concert avec un artiste pop très connu. Loin de moi l’idée de comparer, mais il y a bien une chose qui me semble complexe à comprendre. Pourquoi l’un, et pas l’autre ? Quelle est la logique derrière cela ? 86 personnes c’est beaucoup et 1 c’est finalement peu ? Le nombre fait-il l’hommage ? Toutes ces questions restent finalement sans réponses pour moi, mais je me dis que 1 ou 86, pour moi c’est similaire lorsque l’on ôte une vie, on tue l’humanité.
Hommage oui, mais pas trop fort SVP.
Alors que dire des hommages discrets ? Samuel Paty, a-t-il eu la malchance d’être assassiné dans une mauvaise période ? Puisqu’il a eu des mots et des propos qui ont poussé à la controverse, n’est-il pas une victime innocente comme ces personnes fauchées sans raison ? A-t-on cherché à lui faire porter une responsabilité à son sort ?
Toutes ces questions seront abordées dans l’émission ci-dessus.
Je reste néanmoins marqué par une chose. Les minutes de silence dans les établissements scolaires ne furent pas « obligatoires ». On parla de « facultatif » de « au cas par cas », comme si l’on ne voulait toujours pas faire de vagues, et que cela aurait dû s’adapter aux lieux et territoires de manière individuelle. Et c’est là que j’eus un témoignage assez important sur le sujet.
Je tiens cela de bouche sûre (aussi sûre qu’un informateur puisse l’être, ce qui rend toujours l’exercice périlleux, mais au diable l’avarice, on est journaliste ou pas). Dans un lycée de Province, un vendredi matin parmi tant d’autres, un 15 octobre 2021, c’était une journée au milieu des autres.
Ce lycée n’avait aucune intention de « généraliser » un quelconque hommage et laissa donc à la discrétion des professeurs de manière individuelle, d’évoquer ou pas le sujet. Bref, il ne fallait pas encourager quoi que ce soit.
20 Contre le reste du monde.
Pourtant, sortie de nulle part, 20 élèves (le nombre varie d’un ou deux en fonction des informateurs je resterai donc sur un chiffre rond) se sont présentés dans le bureau de l’administration, et ont remis une pétition, demandant une minute de silence générale. Cette pétition ne contenait que 20 signatures. C’est donc, bien embêté que l’administration s’exécutât avec une demande au micro, de respecter une minute de silence.
L’histoire pourrait être belle, si l’on considère que d’une étincelle peut s’allumer une bougie. Ils n’étaient que 20 et ont donné une leçon aux adultes. Néanmoins, ils n’étaient que 20, et ont réussi à faire plier une administration toute puissante qui sous l’effet de la peur, a réagi dans le sens qu’on lui a indiqué. Et si ces 20 avaient exigé d’autres choses ? Et si cette poignée de personnes avait demandé le renvoi d’un professeur parce qu’il aurait pu « choquer » leurs sensibilités ou croyances ?
Comme le dit si bien un des invités dans l’émission que vous pourrez écouter avec le lecteur ci-dessus « pour être lâché par sa hiérarchie, il faut encore avoir été pris un jour ».
Nos professeurs, nos institutions, nos dirigeants sont livrés à eux même et n’ont pour seul repère que la ligne d’horizon qui s’obscurcit en fonction des tempêtes. Ce n’est pas « ne faites pas de vagues », mais « s’il y a des vagues, nous ne vous soutiendrons pas ».
Alors, comment faire de notre côté pour réaffirmer, pour aider, pour donner de la force à notre monde ?
Tout ceci est en partie évoqué dans l’émission au-dessus et nous espérons que vous pourrez vous faire votre idée sur la question.
Les miroirs brisés reflètent plus de choses que les miroirs entiers.
1 minute, c’est donc bien court pour se souvenir.
C’est pourquoi « Le Poste Zéro, l’émission qui réfléchit les miroirs brisés » sur RadioDelta ouvre ses micros pour une émission spéciale de 3 h 30. Donner la parole à tous, et ne pas couper les propos permet d’écouter et de développer les idées.
Nous recevions dans cette émission :
Un Prof anonyme.
Hala Oukili, journaliste à Causeur et Sud Radio, et activiste.
Christian Gaudray président de l’UFAL.
Jean-Pierre Sakoun président d’Unité Laïque.
Pierre Juston, Doctorant en droit et spécialiste des questions de laïcité.
Et David di Nota, auteur de « j’ai exécuté un chien de l’enfer : Rapport sur l’assassinat de Samuel Paty »
N’oubliez pas de suivre la radio sur ces différents réseaux, de partager l’émission et de donner votre avis.
Mitch: “Le Poste Zéro, l’émission qui réfléchit les miroirs brisés”.
Ma playlist secrète: ici
Cette émission n’est pas une émission. Elle est la réflexion sonore de notre reflet, et c’est nous, toi, moi, les autres, qui en dessinons les contours à chaque mot, chaque note, chaque son.
Vous êtes dans le poste Zér0. Fermez les yeux et regardez le miroir.
riorim el zedrager te xuey sel zemreF .0réZ etsop el snad setê suoV